PERIPLE CYCLISTE LYON / LAC DE SALAGOU 2017

Par Roger ARNAUD

Ce périple a duré au total 7 jours, 6 étapes plus une journée de retour vélo/train/vélo.

Toutes les photos : ICI

Malgré l’intérêt que cela peut représenter, je ne vous raconterai pas chaque étape détaillée, les villes traversées, les cols, les dénivelés journaliers, non. Juste pour info, il y avait grosso-modo (plutôt grosso que modo) 600 km et 8000m de dénivelé. Certains, dont moi, ayant un peu conduit le van suiveur, en ont fait un peu moins, Georges un peu plus, à emmener le van, revenir à vélo et nous accompagner.

Ce qui m’intéresse le plus c’est l’ambiance, les rencontres (belles), les rigolades, tout ce qui, sortant de l’ordinaire, mérite aussi d’être raconté, et il y a de quoi faire

  • VENDREDI 19 MAI, JOUR 1

Je me rends à Sérézin du Rhône  chez Georges Dalmais, très tôt, frais comme un gardon, tout heureux d’avoir dormi car en général, malgré mon âge canonique et avancé je suis comme un gosse avant ce genre d’évènement, et tout excité j’ai du mal à dormir.

Il pleut des seaux comme prévu par la météo et je vois arriver à vélo deux extra-terrestres, Véro et Marie, les deux sœurs, hilares, trempées, Marie avec le gros poncho et toutes les deux avec par-dessus leurs mitaines, le lave-vaisselle manuel, j’ai nommé les gants MAPA….. roses ! Un vrai spectacle à elles seules !

Ayant cru comprendre qu’il serait mieux pour moi de partir sec au volant du van plutôt que trempé sur le vélo, je ne me suis pas fait prier et l’ai donc conduit jusqu’à Bourg-Argental, au pied du col de la République. Nous avions mission, Sylvie, Christian et moi de trouver un resto sur place, il n’y avait pas vraiment le choix et nous eûmes l’heureuse surprise d’en trouver un vraiment sympa dans lequel nous avons bien mangé pour pas cher.

La pluie ayant cessé, j’ai pu prendre le vélo pour grimper le col de Tracol, passer par Riotord, St Bonnet-le-Froid, à travers de magnifiques paysages.

Un premier incident technique avec Christian qui, serré par un camion est sorti de la zone goudron et a éclaté un pneu en remontant sur la chaussée. Comme c’est quelqu’un de très intelligent il a eu la bonne idée de le faire à 50m d’un abribus et ainsi l’averse qui est tombée ne nous a pas mouillés pendant la réparation.

Arrivée à Montregard vers 17h30 et découverte de l’immense maison familiale de Georges. Un vrai labyrinthe dans lequel je me suis un peu perdu, et aussi battu avec 3 marches montantes, un seau plein d’eau et une marche descendante… je vous explique :

Pour me rendre dans l’aile du bâtiment où se trouvait ma chambre, au RDC, il me fallait sortir du garage en montant 3 marches dans une certaine pénombre. En surveillant bien les dites marches, donc en baissant la tête, j’étais pile à la bonne hauteur pour donner de la tête dans un seau (en plastique, fort heureusement), ce que j’ai fait à chaque fois que j’y suis passé… ! Et je suis passé maintes fois ! Le pire c’est qu’une fois passé l’obstacle du seau, tournant la tête pour le maudire, je n’ai pas vu la marche descendante, la traîtresse. Lorsqu’on loupe une marche descendante, qui que l’on soit, on court 3 ou 4 foulées pour se rattraper…. Ce que j’ai fait à chaque fois, entrant en courant dans ma chambre dont la porte était heureusement ouverte, sinon bonjour les dégâts !

Ajoutez à cela que j’ai galéré pour retrouver la salle à manger, atterrissant à chaque fois sur une zone de chambres, avec le sens de l’humour de cette joyeuse troupe, je me suis fait chambrer grave toute la soirée, tout le monde a beaucoup ri, moi compris, car lorsque comme moi, on a une fâcheuse tendance à « planer » depuis sa plus tendre enfance, on acquiert un solide sens de l’humour tout en pratiquant activement l’auto dérision.

Soirée de grosse rigolade avec une pasta party recette Georges.

  • SAMEDI 20 MAI, JOUR 2

Pdj, toujours ambiance gamins géniaux, pique-nique après Le Mazet, grosse salade avec la vinaigrette spéciale Georges… ça veut dire que, enfin, si j’ai bien compris, dans sa première version, Georges choisit les ingrédients et qu’ensuite il complète au fur et à mesure des besoins avec ce dont il dispose, même si ça surprend, mais ô miracle, c’est toujours très bon. C’est du Georges !

Montée vers Les Estables avec des rampes successives jusqu’à 12% mais la récompense en haut dans un salon de thé sympa bien qu’un peu bizarre, avec une tasse de « thé du bonheur » valait la peine.

Puis Pb technique avec la roue AR de Christian qu’il a fallu changer, il nous a fallu trouver un magasin de cycles un samedi avec un atelier ouvert et opérationnel, ce fût le cas au Décathlon du Puy en Velay où le jeune Cédric, par ailleurs coursier à l’Ecsel de St Etienne nous a bien dépannés.

Visite du cousin des filles (Véro et Marie) Norbert ARSAC à la Bonne Mariotte près de Tence, éleveur bovin. Belle ambiance, les filles sont dans leur région d’origine, nous ferons aussi un arrêt plus tard à la maison de leurs grands-parents, où elles ont beaucoup de souvenirs d’enfance.

Mais après la montée sur les Estables, dure dure, elles ont admis avoir été un peu essoufflées au point de ne plus tchatcher et cela, notez bien, ne leur arrive (presque) jamais. Les dames ont du souffle !

  • DIMANCHE 21 MAI, JOUR 3

MONASTIER – VILLEFORT 110km

Franchissement du Mont MEZENC, sites magnifiques, gorges de la Borne.

Pique-nique royal à Langogne, sur un site dédié et super équipé avec table, bancs, point d’eau, au soleil, super-bouffe achetée sur place par le spécialiste-capitaine-organisateur alias Georges, énormes parties de rigolades comme d’habitude, puis arrivée à l’hôtel au bord du lac à Villefort, site magnifique.

  • LUNDI 22 MAI, JOUR 4

Des cols, des cols, et pas primaires, Tribes, Mont-Lozère, Figniel, …

Passage très dur après la station de ski du Mont-Lozère, puis descente des gorges du Tarn (magnifiques) jusqu’à Pont de Montvert et là, pique-nique sous un vieux pont de pierre au bord du Tarn, ô surprise une vraie plage de sable avec en plus des rochers pour s’asseoir, ne manquaient que les cocotiers ! Cette fois ce sont les filles qui ont fait les commissions, super choix de produits locaux, jambonnette, pâté de tête, pâté de couenne, un régal, et encore et toujours d’énormes parties de rigolade.

Le soir, arrivée à l’hôtel du parc à Florac, très grand parc avec des arbres centenaires, visite d’une fabrique de jeans réputée la plus ancienne de France, existant depuis 1892, rencontre avec son jeune dirigeant représentant la 5ème génération et redéveloppant l’entreprise qui était agonisante grâce à l’internet, sa formation moderne et son dynamisme, défenseur passionné de sa région il nous a indiqué un resto local très sympa avec un cadre superbe où nous avons bien diné mais aussi, encore et toujours, bien rigolé… A croire que le temps cumulé en énormes rigolades a été au moins égal voire supérieur à celui passé à pédaler et ce n’est pas peu dire… !

  • MARDI 23 MAI, JOUR 5

FLORAC – LE VIGAN

Encore des cols, Perjuret, Foulques, Minier, et surtout le Mont-Aigoual, 1571 m. Une montée longue et difficile, dont j’ai pu voir le bout sur le vélo grâce au « coaching » improvisé de Sylvie, que je remercie, j’étais très tenté de grimper dans le van quand Georges le remontait en haut du col, je n’avais qu’un signe à faire pour qu’il me prenne en charge, mais Sylvie m’a devancé d’un signe négatif de la main et Georges a continué sa route sous mes yeux à la fois désespérés de fatigue et ivres de l’ambition de finir à vélo, ce que finalement j’ai réussi, merci Sylvie !

Cerise sur le gâteau, il faisait très beau en haut du Mont Aigoual ce qui n’arrive que 60 jours par an, et vue superbe sur la descente jusqu’à Le Vigan, 1300m plus bas, près de 20 bornes de descente et une remontée de température à 30 bons degrés.

Ce soir-là, les « anciens » de ce périple, connaissant l’histoire, ont commandé au dîner du « vin de merde » oui, vous avez bien lu, c’est bien du vin, rouge ou rosé, production locale, plutôt bon du reste, et baptisé ainsi par un génial viticulteur du coin, qui se fait ainsi une pub aussi magistrale que gratuite, tout en faisant rigoler tout le monde… pas mal, non ?

Encore de grosses rigolades donc, jusqu’à ce que l’on apprenne l’attentat à Manchester, fin de l’euphorie…

  • MERCREDI 24 MAI, JOUR 6

LE VIGAN – SALAGOU

Dernière et splendide étape, bosselée à souhait, avec le passage sur l’exceptionnel cirque de Navacelles, absolument magnifique, rareté géologique, avec une énorme descente pour y aller mais surtout une non moins énorme grimpette pour en sortir, plein cagnard (je me suis porté volontaire pour remonter le van, bien vu, car je déteste la grosse chaleur sur le vélo). Pique-nique sur place dans la bonne humeur puis la route sous le soleil jusqu’à l’arrivée finale au gite de Salagou, au bout d’un dur raidillon. Et là, en plus de la beauté du site, nous sommes accueillis par les hirondelles, mais oui, les hirondelles qui nichent dans la charpente de l’auvent sur la cour intérieure…génial !

Très belle soirée à diner dehors, avec la présence de Baptiste, fils de Georges et Sylvie, accompagné par sa délicieuse copine Yayna.

  • JEUDI 25 MAI, JOUR 7

SALAGOU-MONTPELLIER ET RETOUR A LYON

PDJ sympa mais un brin nostalgique, c’est la fin de ce beau périple, 57 km à vélo jusqu’à Montpellier avec un incident technique sur le vélo de Véro, sans gravité heureusement car cela aurait pu être le cas, une jante AR excessivement creusée par l’usure, qui se déforme sous la charge, laissant sortir le pneu et la chambre à air qui explose, si ça se produit dans une descente à grande vitesse ça peut devenir dramatique… rien de tout cela, ouf !
Une fois à Montpellier, mauvaise surprise, pas de train à 12h41 comme prévu, mais à 15h13…la faute à votre serviteur lequel, comme tous les retraités, privé de congés payés, de ponts, et de jours fériés, oubliant ainsi que le jeudi 25 mai, jour de l’ascension, est précisément férié, a pris les horaires d’un jour normal. Tant pis, le temps est finalement passé assez vite, et le  retour fut sans histoire jusqu’à Vienne, où Véro avait rendez-vous avec Camille sa fille pour la ramener chez elle, son vélo étant dangereux. Nous étions donc trois, Marie, Christian et moi pour une ultime partie de 20 km à vélo jusqu’à Sérézin, Georges et Sylvie étant restés à Salagou quelques jours encore.

Que garderai-je de ce beau périple ?

Tout d’abord, bien sûr, les paysages et sites magnifiques traversés , nous avons escaladé les trois cols, Mont Mezenc, Mont Lozère et Mont Aigoual, tous enluminés par le beau temps et le grand soleil.

L’aspect sportif car 7 jours de vélo d’affilée avec au total environ 600 km parcourus avec 8000m de dénivelé, c’est du sport, du vrai.

Mais aussi et surtout les énormes rigolades, tous les jours, à tous moments et ensuite l’ambiance que je qualifie sans exagération de merveilleuse, amitié, partage, solidarité, respect, chaleur humaine, humour, bref tous les ingrédients d’un vrai moment de bonheur.

En conclusion, ce périple fut parfait, sans fausse note à part quelques problèmes techniques finalement anecdotiques, à renouveler pour ce qui me concerne, et à conseiller vivement et sans réserve à ceux que cela intéresserait.

Et enfin juste un mot à l’organisateur, Georges, merci.

Toutes les photos : ICI

Roger ARNAUD

   


Date de création : 02/06/2017 # 18:15
Dernière modification : 02/06/2017 # 18:15
Catégorie : - année 2017
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